Parma… Oh Mamma.

Je t’avais déjà parlé de Parma et de l’Emilie-Romagne, ici. J’étais à peine arrivée ici que j’étais déjà follement tombée amoureuse de cette région. Pourquoi ? Parce que si les Italiens sont en général hystériquement passionnés par leur gastronomie, leur cuisine, leurs traditions, à Parme et en Emilie-Romagne, cette passion atteint un paroxysme qui m’étonne moi-même.

Oui. Et pourtant on ne peut pas dire que je sois la dernière des passionnées. C’est à dire que je ne pouvais pas imaginer qu’on puisse être plus passionnés, plus pointilleux, plus méticuleux, et plus excessifs sur la cuisine Italienne et le savoir-vivre Italien que moi.

Laisse-moi te dire qu’à Parme, je passe pour une vulgaire novice.

Quand je vais m’émerveiller d’un risotto alla parmigiana, somptueusement crémeux et savoureusement beau, mes amis parmesans vont faire la moue et me regarder comme si je ne connaissais rien à l’Italie. Ça calme. J’en prends pour mon grade. D’ailleurs j’en tremble un peu en écrivant ce billet, un peu comme quand tu trembles en faisant la carbonara, de peur de faire une bêtise. Ils ne se contentent jamais, à la recherche incessante de la perfection.

Il caffè ?
« Celui-là est trop brûlé, je préfère celui de la Via [insérer n’importe quelle rue] encore qu’il était bien meilleur quand c’était Mario qui le faisait. »

Il prosciutto di Parma ?
« Non mais tu ne vois pas qu’il sent trop la cave ? Immangeable. Il faudrait que tu goutes celui de Michele, sur la colline. »

I Tortelli ?
« Pfff. Ceux de ma mère sont meilleurs. »

Il parmigiano ?
« Il s’effrite trop facilement celui-là. »

Telle ou telle trattoria ?
« Moui. C’est vrai on mange PAS TROP MAL là-bas. »

Alors que toi tu as les larmes aux yeux tellement c’est bon.

Clairement.

Lire la suite

Un Panino. Due Panini.

Je ne t’en veux pas si tu dis « un panini », je ne t’en veux pas parce que le mot a été francisé. Comme beaucoup de mots français ont été italianisés. Donc je ne t’en veux pas.

Mais sache que ça me pique autant les yeux et les oreilles que si tu entendais un Italien dire « Les hôpitals. » Et que ça m’énerve. Mais passons.

Pourquoi je te dis ça ? Pourquoi je tiens autant à expliquer d’où vient notre gastronomie italienne ? Pourquoi suis-je si attachée à la justesse des appellations et au respect de « la règle de l’art » ? Je me suis posée la question, plusieurs fois, c’est vrai. Après tout, l’important c’est que ce soit bon, non ? Le reste on s’en fiche ?

Il y a quelques soirs, je discutais avec un professeur de l’Università degli Studi di Scienze Gastronomiche – oui, ça existe, (ah la la ces Italiens…). Rien que ça. Et j’ai compris pourquoi je prenais tant de plaisir à partager ces histoires autour de la gastronomie italienne, et plus généralement autour de l’Italie. Et pourquoi je le faisais avec tant de… ferveur – parlons de ferveur.

« On naît grâce a un acte de plaisir – le sexe. Et on grandit, on vit, tous les jours grâce à un acte de plaisir – manger. »

La gastronomie, la cuisine, cache donc cette chose formidable qui est la recherche du plaisir. Plaisir décuplé grâce au savoir. Et c’est vrai, je prends énormément plus de plaisir quand j’entame un repas dont je connais l’histoire. Quand cette table me raconte quelque chose. Quand les cinq sens sont éveillés. Ces histoires qu’on raconte ensuite, qu’on partage, parce qu’on aime bien voir pétiller les yeux. On aime bien confier des secrets. C’est bon de se sentir appartenir à quelque chose.

Rien n’empêche la créativité ensuite.

Mais le savoir. Pour comprendre d’où on vient. C’est essentiel.

Même si c’est juste un panino.

Un panino donc (singulier), et non pas un panini (pluriel).
Je vais te le dire tout de suite, comme ça, plus ça va vite, moins c’est douloureux.

Le « panini » qu’on te vend en France – soit-disant typiquement italien… il n’existe pas.

C’est une invention – encore une fois – de petits fourbes qui se servent de l’Italie pour te vendre du rêve à prix d’or. Pourquoi c’est une invention ? Parce qu’un panino, c’est tout simplement… un sandwich. N’importe lequel. Un hamburger ? C’est un panino. Une baguette jambon-beurre ? C’est un panino aussi. C’est le sandwich que ta mère te faisait quand tu partais toute la journée en balade avec l’école. C’est n’importe quoi entre deux tranches de pain, quel que soit ce pain et quelle que soit la garniture.

Tu comprends où je veux en venir ? Quand je vois en France des boulangeries ou des soit-disant bars-branchouilles qui te vendent un « panini » à 8 euros, avec du pain fade, de la mozzarella en plastique et parfois tartiné de… pesto (?!), le tout forcément toasté, je m’étrangle. Je m’étrangle parce qu’en Italie, n’importe qui te fait un panino pour trois fois rien.

Et quand je dis n’importe qui. C’est vraiment n’importe qui.

Un bar, une boulangerie, une pizzeria, un supermarché, une épicerie.

Un restaurant.

N’importe qui.

Les Italiens aiment les panini, tous, ils adorent. Moi aussi. Tu sais pourquoi ? Parce qu’encore une fois, c’est simple et c’est bon. Et c’est pas cher.

Déjà, il en existe des milliers de sortes différentes. En Emilie-Romagne, il faut absolument que tu goûtes la piadina romagnola qui est une sorte de pizza avec très peu de levain, donc très fine, qu’on farcit avec ce qu’on veut, et qu’on roule ou qu’on plie en deux. [Note d’un lecteur, Christophe : « La grande différence avec la pâte à pizza est qu’on ajoute de l’huile d’olive à la préparation- mais l’authentique est faite avec du Saindoux, lo strutto – pour lui conférer cette texture si particulière.« ]

Et – puisque je sais que maintenant, tu sais – tu peux la faire chez toi, en variante de la pizza bianca. J’en mangerais tous les jours (le premier qui me dit que ça ressemble à une tortilla je lui arrache un ongle).

Et devine quoi. Si tu es dans une pizzeria, ils te font la piadina sur le moment. Hop, en 10 minutes à peine, elle sort du four, Mario la place sur la trancheuse à jambon, et il dépose la dentelle de prosciutto à peine tranchée dessus. De la dentelle. Qui fond.

Et tu peux même être créatif, oui. Choisis de la focaccia pour ton panino. Tranchée dans l’épaisseur, farcie avec de la mortadella très fine. Ou de la porchetta. Ou de la spalla cotta. Ou du speck. Avec un peu de pecorino stagionato. Et tartiné avec de la tapenade d’olives. Quand je me balade en Italie avec les amis, on arrête les gens pour leur demander :

« Envoie-nous là où on mange le meilleur panino de la ville. »

… avec le regard entendu qui va bien. Vraiment, fais-le. Tu vas découvrir des endroits incroyables. On va couper les tomates bien rouges sous tes yeux. Fraîches.

Sans parler de la fameuse « paninoteca » – là où tu ne mangeras, comme son nom l’indique, que des panini.

Tu vas faire un autre truc quand tu te baladeras en Italie aussi. Tu ne vas pas choisir dans la carte. Tu vas – assieds-toi – dire au serveur exactement ce que tu veux dedans. Inventer ton panino. C’est très courant en Italie, il suffit de savoir que c’est une pratique normale. Et tu vas t’inspirer des spécialités régionales. Choisir la charcuterie et le fromage du coin.

Ou demander qu’on te fasse un panino « Made in [insérer le nom du serveur] ».

Les Italiens adorent qu’on leur demande leur avis. Surtout quand il s’agit de bien manger, et de s’imprégner de la culture locale. L’autre chose qui indique à quel point le « panini » français est un crime sans nom ? Arrête-toi sur n’importe laquelle des autoroutes italiennes. Quand les Italiens partent en voyage, ils sont contents de faire une pause pour manger sur les aires d’autoroutes. Parce qu’on y mange des EXCELLENTS panini. Le « Bufalino » (prosciutto crudo, rucola, mozzarella di bufala) ou le « Rustichella » (prosciutto cotto, mozzarella, pomodoro) des AutoGrills italiens sont connus et reconnus de tous. On s’arrête EXPRÈS pour les manger.

Je – m’arrête exprès pour les manger.

Je – ne fais pas ça en France. Ou dans n’importe quel autre pays où j’ai été. Entendons-nous. A moins que j’aie envie d’expier une faute.

Alors écoute-bien, la prochaine fois que tu seras en Italie, souviens-toi, fais comme les italiens. Le midi, tu vas manger un panino. Et pour ne pas te planter, tu vas t’arrêter dans ce bar là, qui ne paye pas de mine, mais qui tranche la charcuterie sur le moment – autrement dit, à peu près tous les bars. Je vais même plus loin, tu peux entrer dans un mini supermarché, une épicerie, aller jusqu’au rayon charcuterie, et demander au type qui est là, de te faire un panino. Je ne plaisante pas. Tu choisis ton fromage qu’il va couper sur le moment, ton jambon qu’il tranchera frais, et ton pain. Et en avant.

C’est d’ailleurs ce que tu vas ABSOLUMENT faire si tu te rends dans une ville extrêmement touristique – type Venise. Surtout Venise.

Un peu comme un Subway.

Les excellents produits en plus.

Les escrocs en moins.

Bon, pas un Subway, donc.

L’Enfer pour moi serait donc cet endroit HORRIBLE où on mange des sandwichs Subway et on boit des café Nespresso.

LA PUNITION.

Une contrefaçon du Paradis où tout serait beau, bon, simple, et accessible à tous.

L’ITALIE.

Et tiens, cadeau, il panino [Made in Floriana] : piadina / pomodorino fresco / rucola / mozzarella di bufala / prosciutto crudo.

Un bacione !

@flonot

Lasciatemi Cantare. Sono un Italiano. (1)

L’Italie chantante.

Au sens propre comme au figuré.

L’Italie chante tout le temps, partout. Les Italiens adorent chanter et sont nés pour chanter. Leur langue est une mélodie, et tout le pays est une sérénade à la beauté et à la joie de vivre. C’est peut-être pour cela que les Italiens ont ce capital sympathie, même lorsqu’ils sont de mauvaise humeur.

Pour mettre un peu plus d’Italie dans ton cœur, voici quelques classiques de la chanson Italienne. Tous les Italiens les connaissent par cœur, et les entonnent pour un oui ou pour un non… Une guitare, un bel Italien qui commence à gratter, et tout le monde chante a squarciagola. 

Il faut le voir pour le croire, et au final, on se laisse emporter, et on n’a même pas honte d’aimer Tiziano Ferro et de connaître toutes ses chansons. J’habite dans le centre de Parme et je les entend tout le temps chanter tous ensemble dès qu’un bar passe des chansons italiennes. Je voyage en voiture, beaucoup, avec des collègues italiens, et hop, on balance Azzurro d’Adriano Celentano et le voyage passe tout seul.

Lire la suite

La Pizza. Semplicemente Pizza.

Tu vas oublier tout ce que tu sais sur la pizza. Tout.

La pizza c’est le symbole absolu de la culture populaire Italienne dans le monde entier.

DANS LE MONDE ENTIER.

Plus que tout, la Pizza, c’est un triomphe Italien.
C’est un feu d’artifice de simplicité – la semplicità -, assortie d’une grande exigence – l’esigenza.

Tout ce qui fait l’Italie. Tout. Je pèse mes mots. Rien ne rend plus heureux qu’une véritable pizza napoletana. Rien n’est plus convivial. Rien ne respire autant cette Italie qui chante.

Rien ne réunit autant la famiglia qu’une belle pizza qui donne le sourire.

Aaah. La pizza. Depuis que je vis en Italie, je pourrais en manger tous les soirs si je m’écoutais.

Depuis que je vis en Italie.

Oui parce qu’avant de vivre en Italie je n’acceptais de manger que la pizza de ma mère. La mamma. Certains ont eu la chance d’y goûter. Depuis je les soupçonne d’être amis avec moi juste pour ne pas perdre le privilège de venir manger la pizza de ma mère. A la fois, je les comprends.

Des années que j’essaye de faire la même. Des années.
Des fois à côté d’elle, avec la même farine, le même sel, la même levure, la même eau, le même four.

Mais ce n’est pas la même.

Des années et des années que ces mains pétrissent la pâte, d’une manière inconsciente, mécanique, automatique, avec douceur, énergie, fermeté. Amour. Sans y penser. Les mêmes gestes. Sans regarder. Ces mains touchent la pâte et savent. Immédiatement. Et moi je les observe attentivement, les mains de ma mère, je note même dans quel sens elles pétrissent la pâte, pour ensuite reproduire à l’identique et je me demande comment c’est possible.

COMMENT C’EST POSSIBLE QUE MA PIZZA NE SOIT JAMAIS AUSSI PARFAITE.

Simple et parfaite. Comme celle de ma mère.

Croustillante et moelleuse. Aérienne mais ferme. Et si savoureuse. On pourrait juste manger la pâte comme ça.

C’est d’ailleurs ce que tu vas faire. Toi et moi on va revenir aux fondamentaux. Parce que tu as exagéré avec la pizza, je le sais, je t’ai vu. Pour je ne sais quelle mauvaise raison tu crois que plus on met de garniture sur la pizza, plus elle est bonne.

Que plus tu vas noyer la pâte sous une montagne de tomates, poivrons, oignons, jambon, anchois, ketchup, fromage, foie gras, olives, ananas, frites, steak hachés, merguez, crevettes, béchamel,… et plus tu vas te régaler.

Laisse-moi te dire que tu es un criminel de la pizza. Et que je t’aurai. Je vous aurai tous, les uns après les autres.

Lire la suite

Un Amore Franco-Italiano

Je m’appelle France.

A priori, sur un blog qui évoque l’Italie, ça peut sembler bizarre. Et pourtant, je vais te faire partager mon amour de Rome. Parce qu’ici, @flonot célèbre aussi un peu l’amitié franco-italienne. J’ai décidé d’y apporter ma modeste contribution. En m’invitant honteusement. A la française, avec mes gros sabots.

Je squatte.

Parce que j’aime l’Italie. Passionnément. Non, je ne vais pas m’inventer des ancêtres italiens pour faire genre, je n’en ai pas. Ou alors, on me les a cachés. Et pourtant.

Tous les chemins menant à Rome, il y en a un qui part de mon cœur et qui arrive directement là bas, en passant par la Squadra Azzurra. Forcément.

Tout a commencé il y a bien longtemps, lorsque j’ai mis les pieds pour la première fois à Rome. J’avais 15 ans et j’ai trouvé la ville magique. Belle, majestueuse, riche de sa diversité, des ruines antiques à l’agitation estudiantine du Trastevere, des secrets du Vatican aux trattorie animées. Rome m’a ensorcelée et avec elle, l’Italie toute entière. Et les italiens. Et le Calcio. Mais ça, c’est une autre histoire. Que je te raconterai un jour. Peut être. Ou pas.

(si tu es Italien, sache que je veux me marier avec toi. Surtout toi, Matteo. Oui, les Françaises sont entreprenantes) (Vuoi sposarmi ?)

Toi qui lis le blog de @flonot, tu es forcément une personne de bon goût. Tu as compris qu’en venant ici, tu allais respirer l’Italie. La sentir. La vivre. Et peut être parvenir à l’approcher. Alors je vais te faire partager mon expérience romaine.

Lire la suite

Aperitiviamo ? Euh…

Cette fois-ci, c’est toi qui va m’expliquer.

Je vais te raconter ce que je ressens lorsque toi, touriste Français, tu me rends visite.

Ce qui va suivre est arrivé systématiquement à tous les Franco-Italiens et Français qui vivent en Italie.

C’est bien, l’Italie, c’est une jolie destination pour les vacances. Je ne vais pas te la refaire 100 fois. L’Italie c’est juste 40% du patrimoine culturel mondial. Donc tu y viens en vacances. Et en week-end.

Puis alors si tu as une connaissance en Italie, tu vas lui rendre visite. C’est agréable d’avoir un local véritable ou d’adoption pour te guider. Personnellement, j’adore ça, recevoir mes amis et ma famille, et je crois que c’est mon passe-temps favori, de faire découvrir mon Italie.

Ouais.

L’Italie que j’aime.

Ses traditions, ses manies, ses folies, ses douceurs.

Et l’une de ses traditions – indélogeable, indémodable, tu vois – c’est l’aperitivo.

L’aperitivo – ou le “happy hour” – est très répandu dans le Nord. Surtout en Lombardie. D’une manière littéralement viscérale à Milano. C’est une véritable institution. Le plus quelconque des bars en Italie te propose l’aperitivo. N’importe lequel.

Et quelle belle, quelle merveilleuse institution.

Lire la suite

Le Soleil des Scorta

« Comme antipasti, Raffaele et Giuseppina apportèrent sur la table une dizaine de mets. Il y avait des moules grosses comme le pouce, farcies avec un mélange à base d’oeufs, de mie de pain et de fromage. Des anchois marinés dont la chair était ferme et fondait sous la langue. Des pointes de poulpes. Une salade de tomates et de chicorée. Quelques fines tranches d’aubergines grillées. Des anchois frits. On se passait les plats d’un bout à l’autre de la table. Chacun piochait avec le bonheur de n’avoir pas à choisir et de pouvoir manger de tout.

On mange dans le Sud avec une sorte de frénésie et d’avidité goinfre. Tant qu’on peut. Comme si le pire était à venir. Comme si c’était la dernière fois qu’on mangeait. Il faut manger tant que la nourriture est là. C’est une sorte d’instinct panique. Et tant pis si on s’en rend malade. Il faut manger avec joie et exagération. »

Le Soleil des ScortaLaurent Gaudé

When in Rome, do as Romans do.

Spaghetti Cacio e Pepe

Par où commencer ?

Rien que choisir le plat à présenter en introduction de ce post m’a valu quelques nuits blanches. Amatriciana ? Carbonara ? Non.

Cacio e Pepe. Rien que le nom, on dirait une chanson. C’est mélodieux.

Le vrai plat typique Romain des véritables connaisseurs. Alors c’est sur, à première vue on se dit : “Oui, bon. Du fromage de brebis et du poivre.”

Grave erreur ! Impardonnable erreur ! Il faut etre un maitre cuisinier pour pouvoir réussir les “Spaghetti Cacio e Pepe” (dans sa variante Toscane “Pici Cacio e Pepe”). C’est un art, un tour de force, meme si le resultat à l’air simple. Tout simplement parce qu’il est très compliqué de réussir des pates al dente juste avec une base de fromage, tout en laissant sa place au poivre, pour un rendu harmonieux. Ni trop de fromage, ni trop poivré, ni trop sec, ni trop humide, ni trop salé, tout un art je vous dis.

Alors le Cacio est une sorte de Pecorino Romano – encore une fois je me base sur ce que les Romains m’ont enseignée, les experts corrigeront si besoin – donc un fromage de Brebis, au gout assez fort et qui reste bien en bouche. Et c’est un vrai plaisir à manger quand il est bien cuisiné.

Si je commençais à m’attarder ne serait-ce qu’un instant sur la cuisine Romaine, on ne s’en sortirait pas, il y aurait beaucoup trop de choses à dire. Mais sachez que c’est une cuisine vivante, variée, colorée et riche – très riche, la Carbonara, c’est eux. A Rome les assiettes fumantes volent sur les tables miniscules dans le vacarme assourdissant des trattorie. On se croirait dans un cliché de Fellini. On n’en est vraiment pas loin, et c’est ça qui est formidable.

Pas de chichis à Rome, ici la cuisine est familiale, populaire et enjouée, comme les Romains ! On y privilégie les pates longues (fettuccine, spaghetti, etc), on y mange les légumes de la région (les artichauts y sont extraordinaires), et on mange du gibier !

Populaire veut dire simple. Mais à base d’ingrédients de qualité, comme partout en Italie. Dans la Carbonara on met du “guanciale” (Joue de cochon – exit la pancetta, ou pire, les lardons).

Benvenuti a Roma !

Goutez à tout et ne renoncez à rien ! Meme par 40°C au mois d’Aout !

Voici donc quelques trattorie/osterie où j’ai la chance d’avoir été avec des Romains ; Depuis le temps j’y ai envoyé des dizaines d’amis qui sont revenus tous ravis et enchantés. En voici quelques-unes (liste bien évidemment non exhaustive !)

—-

Ici vous mangerez typique et abondant. Pour la grosse faim après la journée de marche dans la ville c’est parfait. Et le cadre est très joli !

Trattoria Da Teo
Piazza Ponziani 7
+39065818355

—-

Pour manger du bon Gibier. Je voue une passion sans fin au gibier. Ici la spécialité c’est la Caille. Vous etes dans une des trattorie les plus historiques de Rome, amusez-vous bien.

Dal Quagliaro
Via Largo di Mola di Bari, 17
+39062521875

—-

Pour une authentique Osteria Romana.

Hostaria da Corrado
Via della Pelliccia, 39
+39065806004 ou +393397538155

—-

Ici il faut absolument gouter les Bucatini all’Amatriciana cuisinés directement dans la roue de Parmesan (ou de Pecorino, selon). Mettez un bavoir, les Bucatini sont impossible à manger si vous n’etes pas entrainés depuis au moins l’age de… 2 ans.

Vecchia Roma
Via Ferruccio, 12
+39064467143

—-

Ne cherchez pas le joli restaurant. Evitez-le. Laissez-vous porter par les odeurs inondant les ruelles et les voix fortes sortant des trattorie. Donnez votre prénom au propriétaire et attendez votre tour sur la piazzetta, il sortira en hurlant que votre table est prete.

Et si jamais vous etes pris d’un doute, suivez les Romains, tous les chemins mènent à une bonne table à Rome ;)

S.P.Q.R.

Sono Pazzi Questi Romani ! (référence :))

@flonot

Parma – Emilia Romagna

Il Crudo di Parma

Parme mérite à elle-seule un post complet.

Parme, c’est la capitale de la gastronomie Italienne. Ici tout respire la bonne cuisine. Dans les rues ça sent bon le Prosciutto Crudo.

Il Crudo” – parce qu’il n’en existe qu’un seul pour eux, et quand vous l’aurez gouté, il n’en existera qu’un seul pour vous aussi.

Oui, parce que vous n’avez jamais gouté “il Prosciutto di Parma” avant d’avoir été à Parme. C’est bien simple, moi qui suis une inconditionnelle de la charcuterie sous toutes ses formes, je suis née le jour où j’ai gouté ici, à Parme, le vrai “Crudo di Parma”. Il est… différent.

Il est fin, il est élégant, il a cette couleur si caractéristique du vieux rose tirant sur le rouge, il a une odeur incomparable, il fond sur la langue. Il se pose délicatement sur la “Torta Fritta”, ce beignet frit en forme de coussin, léger comme l’air. Il se marie à merveille avec le melon, à la perfection à la Mozzarella di Bufala, ou tout simplement avec quelques copeaux de Parmigiano Reggiano.

Le seul et l’unique. Doux. Presque sucré.

Il se mange à peu près à toutes les heures du jour ou de la nuit. 18 mois, 24 mois, 36 mois, on en redemande encore et encore. Je ne connais pas leur secret, apparemment cela aurait à voir avec le vent marin – Il Marino – qui vient s’engouffrer à l’aube dans les ateliers de séchage, mais je ne veux meme pas savoir. Qu’ils gardent ce secret bien enfoui dans leurs collines, parce que c’est un feu d’artifice de bonheur gustatif à chaque fois.

Je ne crois pas qu’il existe une seule famille Parmesane qui n’aie pas chez elle une véritable “Affettatrice” (Trancheuse à jambon) car ici, le jambon se mange frais, à peine tranché. Comme partout en Italie en fait, mais ici plus que jamais. On le met dans les panini, sur les pizze, dans la pasta, et à chaque fois j’ai l’impression de le gouter pour la première fois.

Ce serait bien entendu réducteur de penser qu’à Parme il n’y a que le Prosciutto Crudo. Non, non, non, et pour notre joie la plus infinie, les « Emiliani » – habitants de la région Emilia-Romagna – excellent aussi dans tout le reste. Salame di Felino, Culatello, Pancetta, Mortadella, Speck, Spalla Cotta, il m’est arrivé de pleurer d’émotion devant mon traiteur !

Puis le Parmigiano Reggiano. Une religion. On devrait tous faire une petite prière avant de manger un morceau de Parmigiano Reggiano, juste pour remercier le destin qui nous a mis sur sa route. Parfois, ils vous en servent en fin de repas, avec un peu d’Aceto Balsamico di Modena, ou de miel.

Venez me redire qui est l’autre pays du fromage, s’il vous plait ?

Puis la Pasta. Les Tortelli alle erbette, alla zucca, alla ricotta, les Capelletti, les tagliatelle, toutes la pasta à base d’oeuf, toute la pasta ripiena (farcie), les lasagne, les tagliolini, mio Dio ! il faudrait une vie entière pour pouvoir tout savourer. Ici, vous etes dans la ville des Barilla !

Puis la Carne. Vous etes dans une région où la cuisine est de “Terre”. Donc on sait cuisiner la viance ici. Les involtini, tranches de filets de veau drapées dans… du prosciutto di Parma ;-). Autre spécialité : “Il Pesto di Cavallo”, tartare cru de cheval. Coupé au couteau evidemment. Oui ils aiment bien manger du cheval ici.

Il n’y a pas un endroit à Parme où vous mangerez mal. Si une trattoria ou un restaurant n’est pas à la hauteur, clé sous la porte immédiatement, les gens n’iront pas et le bouche à oreille est totalitaire. On ne plaisante pas avec la bouffe ici. Donc allez-y sans crainte, vous mangerez bien de partout (mais je vous livre quand meme dans un second post mes adresses préférées).

Si vous aimez la gastronomie Italienne et que vous avez la chance de venir passer des vacances en Italie, vous devez – VOUS DEVEZ – faire un détour par Parme, juste pour déjeuner, diner, faire un gouter, ce que vous voulez, mais venez-y. Vous n’allez pas en croire vos papilles.

(Et en plus, la ville est très jolie)

Ciao !

@flonot