Moka. Buongiorno Italia.

Shkrshhskrhhkrrffff

La symphonie de la moka. Un petit opéra le matin, Giuseppe Verdi dans ta tasse, la petite fumée qui embaume la cuisine, et les notes qui coulent dans la tazzina.

Ou après le déjeuner, quand repus après un grand chelem à l’italienne, tu vois arriver la majestueuse moka, celle qui a vu naître tout le monde dans la famille, de tes grands-parents jusqu’au petit dernier. Elle est là.

Triomphante mais discrète.

Elle a le succès humble cette moka, comme l’Italie.

L’odeur entêtante, comme une mélodie dont tu n’arrives pas à te passer. Obsédante. Sa silhouette trapue en fer, élégante, cette cafetière si italienne, tellement italienne. Ce petit monument dans toutes, toutes les maisons italiennes, en Italie et à l’étranger.

L’aria di casa. Lire la suite

Buongiorno al Latte ed al Caffè

photo via @SophieCeugniet

Forcément.

Quelque part je savais que tu n’aurais pas résisté et que je t’aurais conquis(e) avec le caffè.

Irrésistible.

Et tu m’en vois ravie ! Oui, ravie que tu aies non seulement envie de boire ton caffè debout au bar avec moi, mais envie de le retrouver – aussi – chez toi.

Parce qu’au-delà de redonner – en forçant le trait et en étant un poil excessive, je l’admets – ses lettres de noblesse à certains des plats italiens que je trouve qu’on torture beaucoup trop POUR RIEN, je cherche surtout à partager les choses qui font que j’adore vivre en Italie. Et dont je suis convaincue de manière très subjective qu’on ne trouve d’égales nulles parts ailleurs.

Même si elles ont été exportées, elles ont souvent perdu un peu de leur saveur en route. Et c’est dommage et ça me rend triste. J’en veux un peu aux Italiens d’ailleurs, de ne pas avoir protégé ce patrimoine avec plus de ferveur. C’est un peu parti dans tous les sens, c’est notre coté bordélique. Alors du coup, pour rattraper ça, avec notre excessivité légendaire, on en fait une histoire d’honneur de la patrie, de notre sang, de notre histoire.

Mais ça veut juste dire qu’on fait les choses avec le cœur :)

Voilà.

Donc je suis beaucoup moins triste maintenant, et je suis ravie.

Et je vais te donner quelques règles de base pour utiliser une cafetière moka comme celle sur la photo, là. Comme ça, tu pourras faire un bon caffè rigoureusement all’Italiana chez toi.

Déjà, elle est jolie, tu as envie de l’exposer dans ta cuisine, et ça, ça fait plaisir. J’aime que les Italiens mettent de la beauté dans les choses les plus simples, c’est tellement agréable.

Celle-ci est la plus traditionnelle, celle des puristes, mais Bialetti en a développé des dizaines d’autres, avec des fonctionnalités différentes, des couleurs flashy, et des formes plus designs.

Mais le principe de fonctionnement est le même pour toutes.

L’odeur du caffè qui envahit toute la maison, ça vient de cette petite moka. Moi, quand elle chante parce qu’ “il caffè è pronto !” je vois des petits cœurs voler dans la pièce…

Donc déjà, sélectionne ton café moulu. Je n’ai pas vraiment de religion de ce coté-là, à part que je le choisis rigoureusement de marque Italienne.

C’est fou, non ?

Puis j’aime parce que beaucoup des maisons Italiennes productrices de caffè sont encore souvent entre les mains des entrepreneurs et familles qui les ont créées en leur temps, dans de simples boutiques de torréfaction : Lavazza, Illy, Segafredo Zanetti, Kimbo,… et continuent de commercialiser dans le monde l’autentico espresso italiano.

J’aime ces nombreuses success story all’Italiana, elles me rendent fière !

Si tu veux être un vrai, il faut prendre carrément les grains et les moudre toi-même. Mais encore une fois, c’est vraiment une question de goût, et surtout d’habitude. Tu vas voir, plus tu vas boire le même, et plus tu vas l’aimer.

C’est une histoire d’amour exponentielle, si c’est pas fabuleux ça sans déconner !

La seule chose à savoir quand tu choisis ton paquet, c’est vérifier sur l’étiquette que la torréfaction est adaptée à la cafetière moka. Par exemple, pour les machines à espresso – type celles des Bars – le caffè est torréfié différemment.

D’autre part, et je vais te donner un truc qu’un vieux professeur d’italien à la fac m’avait dit et que tous les Italiens te diront : Oui, le choix du caffè et de la cafetière est important. Mais le plus important… c’est la qualité de l’eau ! Tu n’y penses pas mais c’est vrai, plus tu mettras de l’eau de qualité, plus ton café sera bon. Donc eau minérale ou filtrée, pour ne garder que le meilleur.

Presqu’élémentaire, comment toi et moi on a pas pu y penser avant, sérieux.

Donc la moka tu vas adorer parce qu’elle est parfaite pour tous les moments de la journée.

Elle ne fait jamais le même caffè.

NON PARCE QU’IL EST MEILLEUR A CHAQUE FOIS.

Oui, oui. Tu vas avoir envie de lui faire des bisous d’amour.

Je te parie un tour en Vespa que dans quelques temps, tu deviendras aussi extrémiste que moi grâce à la Moka. Tu vas comprendre, ça va s’insinuer en toi comme si de rien n’était, ça va s’intégrer dans ton ADN sans que tu t’en aperçoives, et quand on te servira une tasse de café lambda, tu ne pourras plus t’empêcher un :

“MAIS QU’EST CE QUE C’EST QUE CE TRUC ? ACHÈTE UNE MOKA !”.

La première fois, tu seras toi-même stupéfait de ta propre réaction.

Ou alors tu feras comme moi, tu offriras une Moka à tout ton entourage. Pour la contagion positive. Et aussi parce que comme ça, très égoïstement, tu es certain que tu boiras du bon caffè presque partout où tu seras invité.

Machiavel était Italien, ce n’est pas pour rien.

Satisfaction machiavélique, donc.

Alors, les quelques principes de base de la Moka :

Petit a : L’eau bout dans le récipient inférieur puis avec la pression va passer au travers du filtre/réceptacle du café, se concentrer dedans, tourbillonner entre les grains tous fins pour finalement être emportée dans le récipient du haut.

(Je ne suis pas chimiste, ce que je te raconte là, c’est comme je l’imagine dans ma tête)

(bon je sais que tu aimes les schémas, alors hop)

Petit b : Tu ne laves JAMAIS ta cafetière avec du savon ou du liquide vaisselle.

Tu démontes les 3 parties (récipient inférieur, filtre, récipient supérieur), tu rinces avec de l’eau et tu laisses (bien) sécher.

Si ta Moka s’approche à moins de 10 cm d’une bulle de Paic Citron je te coupe la tête et je te condamne au café dégueu jusqu’à la nuit des temps.

C’est clair ? Tu ne veux pas ruiner le goût du café. Donc non.

Petit c : Ta cafetière est neuve, donc tu fais les premiers caffè (3 ou 4) et tu les jettes. Il faut la roder. Ça enlève le goût de l’aluminium au début. Pareil si tu ne l’utilises pas pendant longtemps, si tu peux en faire un et le jeter c’est mieux.

Petit d : Tu fais ATTENTION.

C’est une mini-cocotte minute ta Moka. Donc tu la surveilles. Dès qu’elle chante, tu la retires immédiatement du feu, et tu attends qu’elle arrête de bourdonner. D’ailleurs tu la fais chauffer toujours à feu doux. Le repère, c’est la flamme qui ne doit pas dépasser du récipient inférieur, toujours bien cachée la flamme.

TU NE FAIS PAS BOUILLIR LE CAFÉ.

Mais je ne te jetterai aucune pierre, parce que les mésaventures suivantes sont arrivées à absolument tous les Italiens. Ceux qui te disent que non te mentent de manière éhontée.

1) Tu n’entends pas chanter la Moka, donc tu ne la retires pas du feu, donc le caffè dans le récipient du haut se met à bouillir. Caffè bouillu, Café foutu.

2) Tu oublies de mettre du caffè moulu dans le filtre. Les Italiens appellent ça “il caffè in bianco”, parce que, ben, y’a que de l’eau chaude qui sort. Donc il est blanc.

Mais ça à la limite ce n’est pas très grave. Ce qui est bien plus grave, parce que dangereux…

3) … Tu oublies de mettre de l’eau. Alors ça, c’est radical. Non seulement ça bousille ta cafetière mais en plus elle peut exploser. Ben oui parce que le caffè ne sort jamais, donc tu ne l’entends pas, donc tu peux oublier, donc elle reste sur le feu pendant des plombes.

Tout m’est arrivé à moi, mais je ne recense aucun blessé.

Je te sens un peu soulagé, là.

Voilà, donc une fois que tu sais ça, tu peux te lancer !

Vas-y je te regarde, je suis derrière, je ne t’abandonne pas.

Je regarde juste les bras croisés et je te dirai si ton caffè est bon et si tu es un digne héritier de la tradition Italienne.

Pression.

Alors tu dévisses ta cafetière, et dans le récipient du bas tu mets de l’eau jusqu’au trait. Et dans tous les cas, jamais au-dessus de la valve de sécurité.

Tu mets le filtre dans le récipient et tu le remplis bien de café, SANS TASSER.

(Cette manie qu’ont mes amis français de vouloir tasser à tous prix le café dans le filtre, ça me dépasse)

Si tu le tasses il sera purement et simplement imbuvable parce que beaucoup trop fort. Aucun besoin donc, surtout que la vapeur fera tout le boulot.

Tu visses fort – très fort – le récipient supérieur et tu mets sur le feu. Tu te souviens de ce que je t’ai dit, hein, au sujet du feu.

Si tu as des plaques électriques, tu places la cafetière sur le bord de la plaque, pour que le manche en plastique ne soit pas directement exposé à la chaleur. Çà peut l’abîmer.

Tu as vu ça comme je pense a tout. Ça m’épate moi-même.

Quelques minutes de patience et ça y est… elle chante. Si j’osais je dirais qu’elle jouit. Mais je suis pudique.

Elle chante parce que ce sont les dernières gouttes de caffè qui tombent dans le récipient du haut, bien noir, bien fumant, avec sa merveilleuse odeur qui vient te dorloter. Il y a un mot que j’adore en Italien, c’est “avvolgente”- ça veut dire que ça t’enrobe. Comme la chaleur du feu de cheminée en hiver. Comme la couette dans laquelle tu t’enroules bien pour t’endormir au chaud.

C’est doux, et ça fait des câlins dans le cou.

Avvolgente.

D’ailleurs, généralement, il y a toujours quelqu’un dans la maison pour dire : “Mmmmh ça sent bon le café dis-donc !

Ça te fait sourire.

Parce que maintenant tu sais. Tu fais partie de ceux qui savent, ce n’est pas rien. On se reconnaîtra quand on se croisera tu verras. Parce que nous, on sait !

Je vais te donner un truc. Parce que j’aime bien quand tu sais.

Les premières gouttes qui tombent sont les meilleures. Si tu les récupères et tu les mets dans un petit bol avec du sucre fin, et que tu touilles bien, ça te fera une crème de caffè. Tu pourras la mettre au fond de chaque tasse et verser le caffè directement dessus. Tu verras, ça fait une délicieuse petite mousse.

Bon, c’est le moment fatidique. Il caffè è pronto.

Fais-moi goûter ce caffè. Arrête de trembler tu vas en foutre partout. Puis je suis douce, je t’ai dit, je ne veux que ton bien.

Colore ? Perfetto.

Odore ? Perfetto.

Gusto ? Perfetto.

Bravo.

Et bienvenue.

Tu vas voir, c’est un monde formidable. Parce qu’un peu d’Italie est rentrée dans ton cœur. Un peu comme quand tu passes du bon coté de la force. Un peu comme quand tu as lâché ton PC et tu as découvert le magnifique monde d’Apple.

La Moka, c’est la Steve Jobs du caffè.

Tu ne reviendras jamais en arrière.

:-)

Un bacione, e grazie per il caffè.

@flonot

PS: Une cafetière Moka 3 tasses, ça coûte dans les 20-25 euros. Aucune raison de se priver.

 

Il caffè buono si beve al bar.

Approche-toi.

Encore plus près.

Viens, je te dis. Je suis douce. Je voudrais te faire sentir quelque chose.

Attends, je t’attrape par l’oreille. Comme ça tu seras tout proche et je pourrai bien tout t’expliquer correctement.

Voilà. Tu as le nez dedans. Dans cette minuscule tasse fumante aux bords épais – épais parce qu’ils gardent la chaleur – et les effluves du caffè à peine torréfié te montent à la tête.

Tu sens ? Ca sent bon. On laisse forcément s’échapper un mmmhhhh

QU’EST CE QUE TU FAIS ? Reviens ici ! Tu veux… T’ASSEOIR ?!

Non. On reste debout. Élégamment debout. Parce que “Il caffè buono si beve al Bar”. C’est écrit dessus.

Parce qu’ il caffè en Italie se boit debout au bar. On ne boit pas un caffè pour discutailler pendant des heures. Il caffè est un plaisir solitaire, c’est lui et toi, pendant quelques secondes. On prend un caffè parce que c’est bon. Laisse le temps s’arrêter. Et apprécie.

La seule fois où tu as le droit de le boire à table, c’est après le repas dans un restaurant. ET ENCORE. Les ritals le prennent souvent au moment de payer, donc, au Bar. CQFD.

On n’a pas besoin de jouer des coudes, même s’il y a du monde. Pourquoi ? Parce que ce moment là, du caffè, il est sacré pour tous. C’est d’ailleurs un des rares moments de la journée où les Italiens font preuve d’un civisme exemplaire. Et si tu es une fille, une fois sur deux on te l’offre.

On ne gâche pas, jamais, ce moment.

Donc, on s’avance vers le bar, on boit son caffè d’une traite, on échange quelques amabilités ou les derniers résultats du Calcio avec il barista, on sourit à la jolie Italienne (moi, au hasard) – ou au bel Italien (selon) – puis on s’en va.

30 secondes à tout casser. Une institution ritale. Un MONUMENT. La Chapelle Sixtine au fond de ta tasse.

Mais avec toi, on va prendre tout le temps nécessaire pour que tu ne boives plus jamais du café, mais du caffè.

Je t’entends penser : “Mais pourquoi elle ne dit pas Espresso ?

Parce que c’est pareil. Un caffè en Italie, c’est FORCEMENT un espresso. La distinction, on la fait dans les autres pays, quand des génies du marketing ont voulu te faire croire qu’en Italie on buvait de l’espresso et pas du café (?!).

Alors ils t’ont vendu un…”Nespresso”.

Et toi tu es tombé dans le panneau. Tu les as cru. Tu penses faire un café “à l’Italienne” en faisant un “Nespresso”. Ils en ont fait un truc snob. Alors que le caffè, c’est le truc le plus démocratique et populaire en Italie. Même en plein centre de Milan ou de Rome tu peux boire un caffè à 1 euro maximum. Et eux, ils en ont fait un truc élitiste. L’antithèse du caffè.

JE LES HAIS.

Ils ont tué la saveur, ils ont tué l’odeur, ils ont tué l’ame même du caffè.

Je vais te dire : tu sais à quoi ça me fait penser Nespresso ? A une contrefaçon. Tu sais, comme une basket avec 4 bandes, ou un polo avec un crocodile chelou. C’est pas l’original. Et comme souvent, la pale copie en a peut-être la couleur – et encore -, mais pas grand chose d’autre.

Un. Truc. Cloche.

Ouais. Y’a un truc qui cloche.

Je vais brûler George Clooney et plus rien ne clochera, tu verras.

Les Italiens n’ont pas inventé le caffè. Non, c’est vrai. Ni la Pasta d’ailleurs. Mais ils ont mis de la MAGIE dedans. Ils ont pris quelque chose qui existait déjà, et ils l’ont sublimé.

Regarde ça marche pour tout.

Les voitures et les motos ? Sublimées.

Les fringues et les chaussures ? Sublimées.

La bouffe, les glaces, le café ? Sublimés.

Le vin ? Sublimé. (oups)

Etc.

On met de la MAGIE dedans, on est comme ça. Et on fait rêver avec des choses simples. Oui, je sais, on est excessifs et on fait souvent rire avec nos embrouilles aussi, et notre Commedia dell’Arte. Je ne le nie pas. Mais c’est pour équilibrer.

J’aime cet équilibre fou, dingue, schizophrène, hystérique, … entre le magnifique et le lamentable.

Alors, tu vois, quand tu vas venir en Italie, tu vas boire du caffè dans les règles de l’art. Tu ne me fais pas honte en cherchant à le boire comme en France. Et quand George te dira “What Else ?” tu lui répondras “Viens, Giorgio, je vais te montrer LE RESTE…

(LE MEC VIT EN ITALIE EN PLUS !) (Ok, j’arrête).

Je ne parle pas non plus de Starbucks ?

Tu as compris ? Des terroristes du café.

Tu vas découvrir ce qu’est le vrai caffè. Le simple. Le sans chichis. L’authentique.

Peut-être que tu connais déjà d’ailleurs et que tu es un adepte. Celui qui laisse un bon goût – longtemps – dans la bouche. Celui qui a une petite mousse dorée et une odeur entêtante. Celui qui coule bien chaud dans la gorge. Celui qui est si court qu’il se boit en deux gorgées. Celui qui est si fort que ta cuillère pourrait tenir debout toute seule dedans.

Pas l’espèce d’eau sale qu’on te sert à l’étranger. Je dois dire que le café français n’est vraiment pas le pire dans le monde. Mais j’ai déjà terrorisé plusieurs serveurs avec mon “Il est bon ce café ? Vous le faites comment ? Montrez-moi la machine. Vous savez le faire ou pas ? Non mais je veux dire, vraiment ?”. C’est une GROSSE DECEPTION à chaque fois, j’ai laissé tomber.

Mais là, on est au bar, en Italie. Il est 8h du matin. Les quotidiens du jour – enfin, surtout la Gazzetta – passent entre les mains des Italiens, les jeunes, les moins jeunes. D’ailleurs tu notes tout de suite que quand même, ils ont la classe avec leurs lunettes de soleil. Tu te demandes comment c’est possible de si bien les porter (c’est un don de la Nature, je ne vois que ça).

Je pense qu’en Italie, il y a autant de sortes de caffè que de villes. J’en découvre des nouveaux à chaque fois : caffè, ristretto, corretto, macchiato, macchiato freddo, macchiato caldo, marocchino, cappuccino, caffè vetro,… J’en passe. Parce que j’en oublie.

Bon le matin tu as le droit à tout, sauf peut-être au Corretto (café corrigé à la Grappa), mais bon c’est toi qui voit, hein. Généralement, je suis du genre “Pas de violence le matin” donc c’est cappuccino.

Un vrai. Avec la mousse de lait montée si fermement que ça fait comme un oreiller pour le sucre. Tu le regardes tomber doucement et ssshhhhhh… disparaître au fond.

Quelques secondes de MAGIE.

CELA N’A DONC RIEN A VOIR NI DE PRES NI DE LOIN AVEC L’EAU SALE A LA CHANTILLY INDUSTRIELLE ET AU CACAO QUE TU BOIS EN FRANCE.

Mais attention. Après 10h30 et à moins d’être dimanche, je veux voir une ordonnance médicale – qui stipule que tu as le droit – si tu veux commander un cappuccino.

D’où ça sort cette histoire de boire un cappuccino après le déjeuner – ou pire – LE DÎNER ? Non mais tu me vois commander un lait au Nesquick après mon magret de canard ?

Le Cappuccino c’est au petit-déjeuner et BASTA.

Si les Italiens te regardent bizarrement, tu penses que c’est parce que tu es Français et qu’ils n’aiment pas les Français.

C’EST FAUX.

Ils te regardent bizarrement parce que tu bois un cappuccino à 19h, voilà la sombre vérité.

Le reste du temps, si le caffè est trop fort pour toi, je te concède le macchiato. Littéralement ça veut dire “taché”. Taché de lait.

Quand je rentre de France en voiture, je passe la frontière, et je m’arrête sur la première aire d’autoroute que je croise, juste pour boire un caffè.

Et oui, parce qu’en Italie il caffè est délicieux, MÊME SUR L’AUTOROUTE.

Donc, fais-moi plaisir. Si tu veux boire un caffè à l’Italienne chez toi :

Petit a : Tu balances tes capsules suisses par la fenêtre. Ca se saurait si les Suisses savaient faire un caffè.

Petit b : Si tu aimes les machines à espresso tu en prends une VRAIE, une traditionnelle (Illy, Bialetti, Lavazza,…), avec du vrai café moulu pour machines à espresso. Celui qui est torréfié trèèèèès fin. C’est moins cher et c’est meilleur.

Petit c : Tu achètes une MOKA Bialetti. C’est la Ferrari de la cafetière. Ca coûte pratiquement rien et tu la gardes toute ta vie. Tu changes le joint pour quelques centimes 1 fois par an. J’ai la mienne depuis 15 ans. Et tu sais ce qui est merveilleux ? Elle chante. Quand le caffè est prêt. Et plus tu fais du caffè, plus il est bon. Juré.

Petit d : Je ne t’ai pas parlé des cafetières à filtres en papier parce que je ne voudrais pas faire un ulcère à mon age.

On aime tellement le caffè en Italie qu’on attend impatiemment la fin du repas, quand la Mamma arrive a table avec la grande Moka fumante et bourdonnante.

La Dolce Vita, c’est exactement ça.

C’est un peu de beauté et un peu de magie dans les choses les plus simples.

Et pour te le prouver, la photo de ce post, c’est moi qui l’ai prise. Les Ritals te font un petit coeur dans ton macchiato. C’est un sourire en le voyant. Puis c’est bon. Tu n’es jamais déçu.

Tu vas adorer, crois-moi. Alors déguste-le ce caffè, puis, tiens, je te prête même ma Vespa pour parfaire le tableau.

Non je déconne.

:-)

Un bacione !

@flonot

PS : Et pour le faire chez toi, dans la plus authentique tradition italienne, c’est ici