Je te présente Gennaro. Prosterne-Toi.

Da Gennaro Esposito -Via Giuseppe Luigi Passalacqua, 48 – Torino

Fermé le Samedi midi.

 

Je ne connais qu’une seule personne sur la face de cette planète au moins autant passionnée que moi par l’Italie, les Italiens, et la cuisine Italienne. Elle comme moi vouons un culte quasi maniaco-intégriste au respect du savoir-faire Italien et chantons à qui veut bien l’entendre le répertoire entier de Adriano Celentano.

C’est ma grande soeur.

Elle a vécu à Turin pendant quelques années, et vous dévoile son secret. La meilleure pizza de Turin. Et c’est la meilleure parce que comme souvent, elle a une histoire avec.

On reparlera de la Pizza Napoletana… Il y en a des choses à dire. D’ici là, régalez-vous bien chez Gennaro !

@flonot

Tout d’abord, avant de parler de la Pizza et du reste, je vais vous parler de Gennaro Esposito. Car on ne comprend pas sa Pizza sans comprendre d’abord qui est Gennaro. En Italie, les endroits où on mange le mieux sont souvent ces endroits où on est accueillis comme si on faisait partie de la famiglia.

Gennaro, c’est ce grand-père napolitain qui s’est exilé dans le Piemont, à Turin exactement.

Oui, exilé est le terme juste quand on connaît la beauté et le soleil de Napoli, et l’attachement des Napoletani à leur terre natale. Mais ça c’est une autre histoire, qu’il est bon d’écouter religieusement à la fin du repas, autour d’un petit verre de limoncello. Ambiance.

Gennaro a ouvert une petite pizzeria dans une petite rue turinoise, où aucun touriste ne vient se perdre. C’est donc bien une adresse d’initiés que je vous livre ici.

Gennaro a travaillé exclusivement avec toute sa famille, sa femme, ses fils…et maintenant c’est son petit-fils que vous trouverez aux commandes des fourneaux et de la salle. C’est l’honneur et la fierté en cuisine.

Chez Gennaro, on n’y va pas seulement pour l’excellence de sa Pizza et de sa Mozzarella in Carrozza [Note de @flonot : faudra que je vous parle de ça, tiens.], on y va aussi pour l’atmosphère qui sent bon Napoli : les nappes à carreaux, les photos de Totò (pas la tête à Toto, voyons… l’autre, le Fernandel Napolitain), les images enchanteresques de la Baie de Naples…

Je connais ce restaurant depuis 15 ans maintenant, quand un beau soir je suis arrivée à Turin, vers 23h, affamée et un peu perdue.

J’ai vu de la lumière dans un local à côté de l’hôtel, j’ai frappé mais c’était fermé. Et là, vient m’ouvrir une petite bouille, pas plus haute que trois pommes. Il me demande pourquoi je veux entrer. A ma mine défaite, il comprend que j’ai faim, que je ne connais pas la ville. Il m’invite à entrer, et là je vois toute la famille, attablée autour d’un grand plat fumant de Pasta, qui savoure la fin de journée.

Ils me prient joyeusement de m’asseoir, et me préparent une pizza; J’ai passé avec eux un des meilleurs moments de ma vie turinoise, comme si je trouvais une nouvelle famille. Puis limoncello, et chansons napolitaines. Ma grande histoire d’amour avec eux pouvait commencer. J’ai découvert par la suite, en lisant le journal, que cette pizzeria était considérée comme la meilleure pizzeria de Turin. J’étais tombée sur un trésor, ce genre d’endroits où on se fait chouchouter dans une chaleur humaine indescriptible. Le genre d’endroits où on découvre les petites histoires napolitaines qui font sourire les yeux.

En saison, des paniers de Funghi Porcini – les Cèpes – fraichement cueillis viennent s’inviter sur n’importe lequel des plats que vous choisirez, selon votre envie. Et bien entendu, comme toute Pizzeria Napoletana qui se respecte, vous terminerez le repas en dégustant une Pastiera Napoletana (à Paques), ou les Struffoli et les Zeppole à Noel. Bref, la patisserie Napolitaine dans toute sa splendeur.

Je ne compte plus le nombre de fois où j’y suis allée, soit seule, soit avec des copines. Le midi et le soir dans la même journée parfois, parce que quand on aime… Les Pizze étaient toujours aussi bonnes, certes, mais on se régale sans modération de leur calzone (frit ou au four), ou de la pasta allo scoglio,…

Avant il fallait attendre, dehors… Pas de réservation possible, de longues et bruyantes files d’attente qui pouvaient durer 2 voire 3 heures ! Mais – Mammamia – que ça valait le coup.

Maintenant, j’emmène mes enfants. La roue tourne !

Aujourd’hui, la réservation est possible (ouf!) et vous êtes accueillis par le petit-fils (la petite bouille haute comme trois pommes a grandi).

Il a accroché une photo de Nonno Gennaro au mur.

Allez-y, et sentez-vous privilégiés de vous asseoir à la table de Gennaro, il veille sur vous. On sort heureux. Avec un peu plus d’Italie dans le coeur. Comme la douce sensation de faire partie de la Famiglia.

Et c’est ça qui est merveilleux.

A presto !

Maria-Laura

One response to “Je te présente Gennaro. Prosterne-Toi.

  1. Gina STABILE

    Très joli post… une nuance, toutefois : Toto’ n’est pas le Fernandel napolitain. C’est Fernandel qui est le Toto’ marseillais. Je crois que la carrière de Monsieur DeCurtis a commencé avant celle de Monsieur Contandin…Non???

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